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Hersant a tourné la page...définitivement





A 17H35, hier soir, s'éteignait le patron du plus grand groupe de presse français : Robert Hersant. Hospitalisé depuis une semaine, il est décédé, à Paris, à l'âge de 76 ans. "L'ogre de Papier" pour Libération, le "Papivore" pour ses adversaires restera un mystère pour tous.

Fils d'un Capitaine au long Cours, il bâtira rapidement un empire de presse de 8000 salariés dont le chiffre d'affaires est, aujourd'hui, estimé à 6 milliards. Avec plus de 2,5 millions d'exemplaires de journaux vendus chaque jour, Robert Hersant contrôlait presque un tiers de la presse quotidienne de notre pays. Fleuron du groupe : le Figaro et ses nombreux suppléments magazines qui demeurent autant de formules inédites lancées par ce génie de la presse. Un génie pour le moins contesté. Ses visées hégémoniques sur le secteur de la Presse en France lui ont valu de nombreux ennemis, tant chez ses concurrents, que dans les rangs des syndicats de journalistes. Sa condamnation à dix ans d'indignité nationale au sortir de la guerre, a également contribuée à obscurcir, plus encore, l'image de ce personnage mystérieux dont les apparitions publiques étaient rarissimes. Même patron de la chaîne de télévision, La 5, il demeurera en retrait des objectifs. Beaucoup lui ont reproché son interventionnisme au sein même des rédactions, d'autres et, pas des moindres comme Jean D'Ormesson affirme qu'il "laissait la plus entière liberté à ses journalistes". Secrétaire Général des Jeunesses

Socialistes à 16 ans, il était député européen sur la liste UDF-RPR depuis 12 ans. Un être d'une rare complexité dont le moins que l'on puisse dire est qu'il était hors du commun au plein sens du terme. Robert Hersant décédé, son immense groupe doit faire face. Son successeur disposera d'un outil médiatique puissant, mais fragile, dont les dettes sont estimées à 4 milliards de francs.

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